Les registres obligatoires en entreprise : ce que dit la loi

Guide légal complet pour maîtriser vos registres obligatoires

Temps de lecture 6 minutes
Eric JACKIEWICZ
Expert en création d'entreprise

Respecter la loi ne se limite pas à payer ses impôts ou à afficher les horaires de travail. Pour toute entreprise, il existe un ensemble de documents incontournables à tenir à jour, souvent peu visibles mais pourtant essentiels : les registres obligatoires. Leur rôle ne se limite pas à cocher une case administrative — ils constituent une preuve de bonne foi, un outil de contrôle pour les autorités et un rempart contre d’éventuelles sanctions. Pourtant, beaucoup de dirigeants ignorent encore lesquels sont réellement requis, comment les conserver, et quels sont les risques encourus en cas d’oubli ou d’erreur. Cet article fait le point sur les obligations légales en matière de registres d’entreprise, afin de vous aider à naviguer sereinement dans la complexité du droit du travail et du droit des sociétés.

Les registres obligatoires en droit des sociétés

Dans le cadre du droit des sociétés, plusieurs registres doivent être mis en place pour garantir la transparence et la bonne gouvernance. Ce dispositif permet de conserver une trace fidèle des décisions des organes de direction et de la répartition du capital. Trois grands registres se distinguent dans le domaine de la gouvernance :

Registre des Assemblées générales (ou des décisions pour associé unique pour les sociétés unipersonnelles) : Ce document consigne les procès-verbaux des réunions et les décisions prises lors des assemblées. Il sert de référence lors de discussions ultérieures ou lors d’un contrôle externe.

Registre des mouvements de titres : Ce registre permet d’enregistrer chronologiquement toutes les opérations relatives aux titres, telles que les cessions, donations ou augmentations du capital. Il est souvent obligé d’être coté et validé par le greffe du tribunal de commerce.

Registre des bénéficiaires effectifs : Instauré pour renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ce registre des bénéficiaires effectifs identifie les personnes physiques détenant directement ou indirectement une part importante du capital de l’entreprise.

Ces registres, en plus d’assurer une traçabilité parfaite des actes de gestion, facilitent la transmission d’informations fiables lors de négociations et lors de contrôles administratifs. Les obligations de dépôt, notamment au greffe ou auprès des autorités de régulation, garantissent la conformité de l’entreprise.

Parapher et coter les registres : de quoi parle-t-on ?

Avant leur première utilisation, le registre des procès-verbaux d'assemblée et le registre des décisions de l'associé unique doivent obligatoirement être côtés et paraphés. Seules les SAS et SASU échappent à cette obligation !

La côte : cela signifie que les pages sont numérotées afin d'empêcher la suppression/substitution de pages.

Le paraphe : il s'agit d'une signature du registre par une autorité compétente afin de donner un caractère authentique au document.

Pour faire coter et parapher des documents, il faut se rendre auprès de votre mairie ou du greffe du tribunal de commerce dont votre entreprise dépend.

Au-delà de l'achat du registre, cette formalité est gratuite en mairie et n'est que de 3€ par le greffe.

Les registres obligatoires en droit du travail et pour la sécurité de l’entreprise

La réglementation liée au droit du travail impose également plusieurs registres destinés à garantir le bon suivi du personnel ainsi que la protection de la santé et de la sécurité au sein de l’entreprise.

Le registre unique du personnel doit être tenu dès l’embauche du premier salarié. Ce document recense, dans leur ordre d’arrivée, toutes les informations relatives à chaque salarié. Qu’il soit sur support papier ou dématérialisé, il reste accessible aux représentants du personnel et à l’inspection du travail lors des visites de contrôle. Il doit être conservé pendant 5 ans à compter de la date de sortie du salarié. Plus d'information sur le registre du personnel ici.

Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) constitue un autre document fondamental. Il permet de recenser les risques potentiels auxquels sont exposés les salariés et de planifier des mesures préventives adaptées. Ce registre est obligatoire dès l'embauche du 1er salarié. Chaque année, une actualisation du DUERP doit être réalisée afin de refléter les évolutions des postes de travail et des conditions d’exploitation. Ce registre doit être conservé pendant 40 ans !

D’autres registres, liés à la sécurité, sont également imposés, notamment :

  • Le registre des accidents du travail, qui permet de consigner les incidents bénins (accidents n'entraînant ni arrêt de travail, ni soins médicaux) survenus au sein de l’entreprise.
  • Le registre des délégués du personnel ou du comité social et économique (CSE), qui suit les échanges entre les représentants des salariés et la direction.
  • Le registre de repos hebdomadaire, particulièrement important dans les entreprises où l’organisation du travail prévoit des horaires atypiques.

La tenue régulière et rigoureuse de ces documents garantit non seulement une réponse adaptée en cas de contrôle, mais assure également la protection du personnel et la pérennité de la structure.

Régularisation et sanctions : les conséquences du non-respect des obligations

Le non-respect de ces obligations peut entraîner de lourdes conséquences sur plusieurs plans pour l’entreprise, telle que les sanctions financières qui peuvent être calculées par salarié concerné, avec des montants significatifs en cas d’omission de mise à jour ou d’oubli de mentions obligatoires. En cas de récidive, l’entreprise peut faire face à des procédures de fermeture administrative ou à des sanctions pénales. Un manquement dans le respect des obligations peut entacher la réputation de l’entreprise auprès des partenaires, des clients et des autorités de contrôle.

Des exemples concrets montrent qu’un retard dans la mise à jour du DUERP ou une absence de registre unique du personnel lors d’un contrôle de l’Inspection du travail peuvent vite générer des pénalités. Pour éviter ces désagréments, il est conseillé de mettre en place des procédures internes de vérification régulières et de solliciter l’accompagnement d’experts.

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FAQ

Dans une entreprise, les registres suivants sont généralement obligatoires :

  • Le registre unique du personnel
  • Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP)
  • Les registres liés aux décisions de l’assemblée générale ou de l’associé unique
  • Le registre des mouvements de titres et le registre des bénéficiaires effectifs (pour les sociétés)
  • Des registres spécifiques relatifs à la sécurité et à la santé, comme celui des accidents du travail et des délégués du personnel

En cas d’oubli, il est recommandé de régulariser rapidement la situation en mettant à jour le document manquant ou en complétant les informations requises. Un contrôle interne régulier et l’accompagnement par un expert juridique ou comptable, comme ceux de JCK Form@tion, peuvent aider à éviter de tels oublis et à minimiser les sanctions potentielles.

Pour garantir la mise à jour continue, il est conseillé de définir un calendrier interne de vérification et de nommer une personne responsable de la gestion des registres. L’utilisation d’outils numériques sécurisés permet également de faciliter ce suivi et d’automatiser les rappels pour les mises à jour périodiques.

La tenue rigoureuse des registres obligatoires contribue à la transparence et au bon fonctionnement de votre entreprise. En adoptant des outils modernes et en instaurant des procédures internes efficaces, vous vous mettez à l'abri des sanctions et renforcez la crédibilité de votre structure.